Claire et Rémy autour du monde

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30 juin 2006

Jordanie - Madada, mer morte, Petra

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Le 30 juin : Amman - Madaba

Après l'est et le nord d'Amman, nous partons vers le sud en direction de Madaba. En chemin, nous cherchons un autre château du désert, le Qsar al-Mushatta. Nous y arrivons finalement derrière les pistes de l'aéroport mais il n'y a pas grand chose à voir ... une arche, une frise et hop, nous repartons vers Madaba.


Nous arrivons vers midi et après une visite d'hôtel en centre ville, nous craquons finalement pour Mariam hôtel et sa piscine, tout confort.

Mais ce n'est pas encore l'heure du bain ... nous avalons notre sandwich "vache qui rit" et partons visiter la capitale de la mosaïque.
La première mosaïque que nous contemplons, qui est aussi la plus connue, est la carte de la terre sainte située à l'intérieur de l'église St George (grecque orthodoxe). Nous découvrons une carte incrustée dans le sol où sont représentés le delta du Nil, Jérusalem, Jéricho, le Jourdain, Tyr... Les détails sont précis et la carte est relativement bien conservée.


Nous parcourons d'autres sites comme l'église de la vierge et le hall d'Hippolyte (parc archéologique). L'église, avec son sol en mosaïques, a été construite sur les ruines d'une maison du VIème siècle qui comportait également des mosaïques! Les deux œuvres sont splendides même si la plus ancienne a été abimée lors de la construction des murs de l'église. On y voit le mythe de Phèdre, diverses scènes des antiquités grecque et romaine.

A proximité sont exposées d'autres mosaïques trouvées dans les alentours.
Nous marchons dans la ville et la proportion de femmes non voilées, supérieure à ce que nous avons vu jusqu'alors, confirme qu'il y a une communauté chrétienne non négligeable à Madaba. Nous allons visiter le musée qui est plein ... de mosaïques, avant de finir par l'église des apôtres. Encore de splendides mosaïques, des poissons, des animaux, des fruits, des personnages divers et colorés ... une merveille.


Après cet après-midi mosaïques, nous rentrons à l'hôtel pour un plouf dans la piscine : du bonheur.
Le soir, nous allons en ville pour manger et fumer une chicha devant la fin du match Allemagne/Argentine gagné par les Allemands aux tirs aux but. Chaque Jordanien a choisi son camp et l'ambiance est animée comme si c'était leur équipe qui jouait, c'est marrant!
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Le 1er juillet : Madaba - Amman


Nous allons tout d'abord sur le site du mont Nebo, l'endroit où Moïse serait mort (à 120 ans...!) après avoir montré la terre promise (vallée du Jourdain) à ses compagnons d'exode.

Une église fut construite ici au IVème siècle pour les pélerinages et un monastère abrite encore quelques moines franciscains qui gèrent le site, et des archéologues. La proximité de Madaba se sent dans les belles mosaïques qui ont été mises à jour. Des animaux (lions, ours, zébus...) et de beaux motifs géométriques décorent le sol.


Jean Paul II est passé ici en pélerinage pour le jubilé de l'an 2000, et tout a été réaménagé pour sa venue.

Le panorama est splendide car on domine toute la vallée et la mer morte.
Nous continuons ensuite notre route vers la mer morte en quittant le plateau. Les complexes hôteliers de luxe se succèdent et nous allons à la plage la moins chère, Amman Tourist Beach, la plage publique.
A nous la baignade dans cette mer dont tout le monde parle... Le résultat de la forte salinité est surprenant.

Il ne sert à rien d'essayer de nager la brasse, car il est impossible de garder les jambes sous l'eau lorsque l'on est sur le ventre. Pour se déplacer, il faut nager à reculons et sur le dos. La flottaison est propice à toutes sortes de figures impossibles à réaliser normalement, mais gare à ne pas se mouiller les yeux car cela fait très mal!

Les sels minéraux sont extrêmement concentrés par rapport à une eau de mer classique (magnésium x 15, iode x 10, brome x 20) et les boues sont réputées pour leurs bienfaits grâce à ces minéraux. Claire s'en enduit d'ailleurs complètement, comme un soin de beauté.

C'est aussi le point le plus bas de la planète, 400 mètres sous le niveau de la mer, pour clore avec les chiffres.
Il fait cependant très chaud, même à l'ombre, et après une bonne douche obligatoire après un tel bain de sel nous remontons sur le plateau par la route panoramique, désertique et rocailleuse.

Nous mangeons à Madaba en milieu d'après-midi avant de rentrer sur Amman où nous avons rendez-vous pour passer la soirée avec un médecin jordanien que connait maman Patte, Mohammed.
Ce dernier passe nous prendre à l'hôtel avec un de ses amis (Mohamad) et nous visitons tout d'abord en voiture les quartiers modernes d'Amman, avec des maisons de rêve, les femmes "occidentalisées" et moins voilées, les grands hôtels.

Nous en profitons pour leur poser de nombreuses questions et ils nous expliquent en détails les coutumes, l'histoire, la population mélangée entre les bédouins originels (Mohamad) et les personnes d'origine palestinienne (Mohammed) qui représentent tout de même presque les deux tiers de la population globale!


Nous allons manger en terrasse un assortiment de mêts locaux délicieux tout en continuant nos discussions et notammant le ras le bol de l'Amérique de Bush pour Mohamad qui est professeur de sciences politiques arabes à l'université du Missouri.
Ensuite, l'hospitalité de nos hôtes (ce n'est pas une légende) nous conduit dans un centre commercial moderne où de jeunes branchés regardent France-Brésil, supportant majoritairement le Brésil. A la mi-temps, Mohammed nous raccompagne à l'hôtel et nous les remercions chaleureusement pour cette soirée très sympathique. Nous assistons à la fin du match et à la victoire dans le salon de notre hôtel. Nous voilà en demi-finales ... qui l'eût cru?
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Le 2 juillet : Amman - Petra


Nous avons cherché la veille les bureaux de la compagnie Jett avec ses grands bus climatisés mais après quelques tours dans le quartier et n'ayant pas trouvé, nous nous rabattons sur une solution plus autenthique : le minibus.

C'est simple, il suffit de ne pas se tromper de station de bus, de monter dedans et d'attendre qu'il soit plein pour que le chauffeur démarre. Nous partons donc en milieu de matinée pour 4 heures de minibus par la route du désert, plus longue en kilomètres mais plus rapide que la route des rois qui passe dans les montagnes.

Nous arrivons à Wadi Mousa et testons quelques hôtels avant de nous arrêter au Al-Rashid, en rénovation actuellement mais le propriétaire nous met trois matelas par terre dans une chambre et nous profitons du confort avec salle de bains, TV... à petit prix.
Nous prenons une tasse de thé avec le sympathique propriétaire avant de poser nos affaires, aller manger, puis faire une sieste.
Le soir, nous regardons la télé et nous couchons tôt en prévision d'un réveil matinal le lendemain.
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Le 3 juillet : Petra


Réveil matinal, nous descendons à pieds la route qui mène de Wadi Mousa au site de Petra. Nous arrivons dans le site à 6h30 et pénétrons dans le siq, c'est un étroit couloir formé dans la roche qui serpente et donne un air mystique au lieu.

Il n'y a personne et l'on s'attend à sortir du canyon à chaque tournant, c'est excitant.
Nous arrivons enfin devant le trésor (c'est le nom du monument), une tombe d'un roi nabatéen immortalisée dans "Indiana Jones et la dernière croisade".

Nous ne sommes pas seuls mais presque (cela valait la peine de se lever tôt) et le spectacle est grandiose avec cette façade ciselée dans la roche. Nous restons un long moment à admirer le monument et à nous imprégner de l'ambiance.
Nous continuons ensuite et passons devant la rue des façades où un pan de falaise est criblé de tombes, puis le théâtre de 7000 places.

Tout est creusé dans de la roche "marbrée" de teinte rose avec de nombreuses veines colorées, ce qui ajoute au charme des monuments.

Nous montons avant qu'il ne fasse trop chaud vers le haut-lieu des sacrifices où un autel surplombe tout le site.

Cela nous donne une très belle vue d'ensemble avant de redescendre par un aute chemin, tranquillement, presque seuls pour apprécier quelques tombes isolées.

Le site de Petra ne comporte presque que des tombes mais ce n'est pas une nécropole, c'est juste parce que les habitations en bois et en terre ont disparu et que seules les tombes étaient creusées dans la roche.


Il commence à faire chaud et nous trouvons un coin ombragé pour pique-niquer et nous reposer un peu.
Vers 14h, nous décidons de rentrer car nous avons un ticket pass pour trois jours et bien mal aux pattes.

Nous repassons devant le trésor avant de reprendre le siq. C'est vraiment étrange ce cheminement de 1,2 km de méandres, un peu moins excitant quand on connait le chemin, mais la première fois vaut pour le suspense à chaque virage.


Nous remontons à l'hôtel faire la sieste.
Le soir, nous prenons des places pour "Petra by night", c'est un spectacle qui nous fait marcher la nuit dans le siq illuminé par des centaines de bougies. La procession se déroule en silence normalement, mais il y a un groupe d'Arabes bruyants avec téléphones portables. Elle devrait aussi se dérouler en déambulant tranquillement alors que Claire mène une cadence d'enfer en tête de groupe pour n'avoir personne devant elle ... ça perd de son charme.

La suite est un attrape touriste total, avec un thé, dix minutes de musique traditionnelle bédouine jouée devant le trésor (il a fallu cinq bonnes minutes pour que les Arabes se taisent, il ne reste plus grand chose pour rêver...) et ouste, c'est fini! Nous rentrons plutôt déçus. L'idée n'est pas mauvaise mais il faudrait moins de monde, un vrai silence, une heure de musique pour laisser l'esprit flotter dans la magie du lieu ... au lieu de la version "groupe à touristes".
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Le 4 juillet : Petra


Nous partons plus tardivement que la veille et mieux équipés avec de vrais sandwichs et de l'eau en grande quantité ... puis nous descendons en taxi pour économiser nos forces. Nous repassons dans le siq que nous commençons à connaitre par cœur avant d'aller au bout de la falaise des tombes royales.

Ce sont des tombes monumentales gravées dans la roche avec de nombreuses colonnades et des petites particularités qui les distinguent : tombe de la soie pour les couleurs vives, tombe du palais pour l'imitation d'un palais romain, tombe urne avec sa grosse urne au dessus de la façade...


Nous pique-niquons avant de traverser le site et de jeter un coup d'oeil au minimusée pour avoir quelques informations supplémentaires sur les Nabatéens, peu connus, mais qui ont régné assez longtemps dans la région en résistant aux différents assaillants grecs, romains etc... et contrôlaient le commerce dans la région de Damas jusqu'au Sinai.
Nous montons ensuite vers le monastère (appelé ainsi car il a servi de monastère aux Byzantins à partir du IVème siècle), une tombe dont la façade mesure 40 mètres de large sur 50 mètres de haut, tout en haut d'une montagne.

Le monument est joli, les banquettes ombragées des bédouins encore plus...!


Un peu plus loin, nous avons un vue sur dominante sur la vallée encaissée d'où l'on aperçoit au loin le Wadi Arabia, la vallée entre la mer morte et la mer Rouge. Nous y restons presqu'une heure avant de redescendre tranquillement puis de retraverser tout le site, de passer devant le trésor, dans le siq et d'admirer le coucher de soleil à la sortie.


Le soir, nous mangeons dans un restaurant tenu par un Egyptien, qui diffuse la demi-finale Italie-Allemagne.
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Le 5 juillet : Petra


Nous dormons toute la matinée et décidons de ne pas retourner sur le site que nous avons déjà bien silloné. Nous testons à midi une nouvelle gargote avec une délicieuse salade de concombres au yaourt et prenons rendez-vous pour aller voir le coucher de soleil sur le site de "Little Petra" à quelques kilomètres de là avec l'Egyptien (Ayman) du restaurant de la veille.


Après l'avoir réveillé, nous partons avec Ayman en taxi vers Little Petra. Il y a un mini siq, quelques tombes, toujours cette jolie couleur rose. Nous cherchons ensuite un bon endroit pour contempler le coucher du soleil et crapahutons pour trouver le rocher idéal.

En attendant la tombée du soleil, notre Egyptien sort le grand jeu : lecture des lignes de la main, massages, et transaction de cent voire deux cents chameaux pour Marie.

C'est rigolo au début mais ça devient un peu lourd quand il insiste. Comme tant d'autres, il cherche juste une Européenne pour immigrer comme son cousin avec une Hollandaise, son pote avec etc... Il va falloir le remettre gentiment à sa place car Marie s'est déjà transformée en billet d'avion pour la France!

Le coucher du soleil est joli, puis nous rentrons à Wadi Mousa pour avaler un falafel en vitesse avant d'aller regarder France-Portugal dans un café.

C'est serré mais on gagne. Il y a moins d'ambiance dans la rue que la veille quand l'Italie s'est qualifiée, peut-être parce que la France a battu le Brésil, l'équipe préférée des Jordaniens?!?
Nous ne tardons pas car nous prenons le bus le lendemain tôt pour Wadi Rum ... et sans notre Egyptien, ce qui finit de lui briser son rêve d'Europe, jusqu'à la prochaine touriste qui croisera sa route!
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24 juin 2006

Jordanie - Amman et sa région

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Le 24 juin : Paris -Amman

Ça y est, nous sommes repartis en direction du Moyen-Orient. Maman Patte nous accompagne à Roissy où nous prenons l'avion pour Londres. Nous patientons à Heathrow (pour changer) puis décollons tardivement en direction de Beyrouth puis Amman. Nous arrivons à 22h30 après un journée complète d'attente et d'avion!
Nous avons juste le temps de changer un peu d'argent, acheter nos visas, et l'avion de Paris arrive avec Marie à son bord (elle est partie à 18h de Paris!).

Le palace hôtel où nous passerons de nombreuses nuits à Amman


Nous récupérons nos bagages et prenons le taxi que l'hôtel a envoyé suite à notre réservation sur internet.
Nous traversons Amman vers minuit et tout semble mort.
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Le 25 juin : Amman


Nous nous levons tardivement pour encaisser la fatigue de la veille, et partons manger notre premier repas local dans une gargotte en fond de ruelle.

Il n'y a pas franchement le choix chez Hashem, on mange de l'houmous (purée de pois chiches au sésame), du foul (fève brune en ragoût huileux) et du falafel, ça nous met d'emblée au goût local.
Nous descendons à pieds dans la ville basse jusqu'à la mosquée du roi Hussein,

avec deux minarets élancés, étroits et élégants, avant de découvrir la vie locale et ses marchés (des légumes, beaucoup d'épices, d'odeurs et de couleurs).


Nous passons devant les ruines du Nymphaeum où il ne reste plus grand chose avant d'arriver au théatre romain.

Il a été restauré et est adossé à la colline, permettant de voir un peu la citadelle des gradins du haut. Il y a deux petits musées, celui du folklore et celui des traditions populaires qui occupent les cotés du théatre : pas bouleversants!
En sortant, nous visitons un autre théatre romain de poche, l'Odéon, où se jouent parfois des concerts.


Nous montons ensuite vers la citadelle mais arrivons trop tard pour la visiter. Nous en faisons le tour à pieds, cela nous donne de beaux points de vues sur Amman, construite sur plusieurs collines. Toutes les constructions sont blanches, ce qui donne une unité lisse à cette ville (couleur régie par des lois) qui recouvre les collines.


En haut de l'une d'entre elles flotte un drapeau sur le plus grand mât du monde sans câble (le plus grand avec câbles étant en Corée du Nord). Cet étendard est visible de beaucoup d'endroits et impressionne un peu au dessus de la ville.


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Le 26 juin : Amman

Nous montons le matin à la citadelle, il fait déjà bien chaud, puis passons devant le temple d'Hercule,

une église byzantine dont il ne reste rien et un palais de l'époque ommeyyade (8ème siècle).
Au cours de l'histoire, la Jordanie a été sous diverses dominations, la citadelle en est un bon exemple.
Le musée national nous éclaire sur les différents peuples antiques qui ont vécu dans la région, et notamment les Nabatéens qui ont fondé leur capitale sur le site de Petra. On y trouve aussi une partie des rouleaux manuscrits de la mer morte (Qumran), et divers objets antiques.

Hall reconstitué du palais de l'époque ommeyyade


En sortant de la citadelle, nous marchons vers le nord pour chercher le centre culturel français et pour découvrir un autre coin de la ville. Nous nous égarons un peu et finalement redescendons vers la vieille ville où nous mangeons un mensaf, un plat bédouin à base d'agneau ou de poulet servi avec du riz, des cacahuètes et une sauce au yahourt. Le restaurant s'appelle Jérusalem, il est vrai que c'est aussi la troisième ville sainte des musulmans avec la mosquée du dome du rocher.


Nous établissons ensuite notre programme pour les jours à venir et décidons de louer une voiture pour silloner le nord du pays. Nous la louons par l'intermédiaire de l'hôtel, ce sera une Chevrolet Spark, une petite caisse à savons mais cela nous ira très bien. La voiture est garée au milieu de la rue mais nous avons tous les droits car il parait que les plaques d'immatriculation des voitures de location les rendent inverbalisables ... c'est commode!
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Le 27 juin : Amman (châteaux du désert)

Nous voilà partis sur les routes de Jordanie. Il faut tout d'abord sortir d'Amman, ce qui n'est pas une mince affaire sans plan précis et avec les indications routières en arabe. A une station service, un chauffeur sympa nous dit de le suivre et nous emmène jusqu'à la bonne route... Ensuite c'est plus facile car il n'y a pas beaucoup d'embranchements au milieu du désert!

La boucle du jour nous fait silloner l'est d'Amman (nous passerons tout près de la frontière irakienne), en plein désert sec et plat.
Le premier château, le Qasr Al-Harrana, ressemble à une petite forteresse carrée.

A l'intérieur, une soixantaine de pièces sombres et fraîches sont bien à l'abri du vent du désert. C'était un caravanserail du temps des Ommeyyades (8ème siècle). Manque de chance, nous n'avons plus de pile pour prendre des photos...
Nous continuons la route jusqu'au Qasr Amra, classé au patrimoine de l'UNESCO, après un aller-retour au village suivant pour acheter des piles.

C'était un pavillon de repos et de plaisir pour les sultans de l'époque, lorsqu'ils voulaient fuir la rigidité des mœurs de la ville. Les plafonds sont couverts de fresques, notamment des femmes nues alors que les Ommeyades étaient musulmans. On y trouve aussi un hamman avec un système ingénieux pour remonter l'eau du fin fond de la terre.


Nous allons ensuite à Azrak, avec son château en basalte noir.

Lawrence d'Arabie y a sejourné avec ses troupes arabes pendant la 1ère guerre mondiale, au pied de l'oasis d'Azrak qui s'assèche inexorablement. Il ne reste pas grand chose mais l'on peut sentir l'atmosphère de fortin de guerre, tout en pierre. Même les poutres et les plafonds sont en pierre.


Nous continuons notre route au milieu du désert jusqu'à Umm al Jimal et les ruines d'une ancienne cité nabatéenne puis romaine. Le site est très étendu mais très abimé et il faut beaucoup d'imagination pour trouver ça et là les restes d'une église ou d'une citerne.


Nous reprenons enfin la voiture et rentrons sur Amman après une grosse journée et beaucoup de kilomètres. Le soir, la France se qualifie devant l'Espagne pour la coupe du monde de football. Nous assistons au spectacle dans le salon de l'hôtel et nous nous rendons compte que les Jordaniens suivent le foot passionément.
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Le 28 juin : Amman - Umm Qays


Nous partons de nouveau d'Amman, en direction du nord cette fois et arrivons vers 10h à Jerash. L'histoire de Jerash est un mélange de cultures gréco-romaine, byzantine et méditérranéennes. Juste après que Rome prit le contrôle de la Syrie, l'empereur Pompée intégra la ville au système de la décapole, une confédération de dix villes romaines bénéficiant d'un puissant pacte commercial, politique et culturel.


Nous rentrons donc dans la ville en cours de reconstitution et la sillonnons de fond en comble.

Il reste de beaux théatres, des temples divers (Artémis, Zeus), des thermes, de belles allées de colonnades, des marchés, des églises avec quelques mosaïques, un hippodrome...


Nous en sortons en milieu d'après-midi, fatigués et repus de vielles pierres et de tout ce mélange de civilisations.
Nous achetons quelques trucs à manger et allons pique-niquer au pied du château d'Ajlun. Il fut conquit par les croisés puis repris par Saladin (fin du 11ème siècle) qui les chassa alors de la région.
Le château est un dédale de pièces et de couloirs qui s'entremèlent à différents niveaux.

C'est un bel exemple d'architecture militaire islamique et servait à défendre l'accès vers la vallée du Jourdain. Les vues sur les collines environnantes sont splendides et dégagées.


Nous repartons pour arriver à Umm Qays dans la nuit. C'est une ville proche des frontières syrienne et israélienne. De la terrasse de l'hôtel, on peut apercevoir le plateau du Golan syrien (sous occupation israélienne), le lac de Tibériade israélien et, d'après le gérant qui nous accueille gentiment, les montagnes du Liban par temps clair.
Nous mangeons un bon poulet grillé dans la rue avant de partir au lit fatigués.

La chaleur et le rythme des visites font que nous n'avons aucun mal à nous endormir...
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Le 29 juin : Umm Qays - Amman

Nous partons le matin visiter les ruines d'Umm Qays. C'est aussi une ancienne citée romaine qui faisait aussi partie de la décapole mais les ruines sont moins bien conservées que celles de Jerash. On y trouve quand même un théatre en basalte noir,

une allée romaine longeant la crête de la colline, des restes d'églises, et un village ottoman qui était occupé jusqu'il y a quelques décennies avant que le gouvernement ne décide de reconstruire un village neuf à coté pour laisser le site aux archéologues.


Les restaurations vont bon train, mais c'est amusant de constater que la plupart des panneaux sont en carton-plâtre! Cela ressemble à des murs en pierres à s'y méprendre mais c'est du carton-plâtre, drôle de manière de restaurer un site...


Nous descendons la colline et prenons la route qui longe le fleuve Jourdain et donc la frontière israélienne. Les contrôles d'identité sont nombreux et les militaires en vigie tout le long.

Nous cherchons le site archéologique de Pella, nous égarons un peu, mais arrivons finalement à la Pella resthouse. Le patron nous permet de pique-niquer sur sa terrasse avec une vue splendide sur les ruines et la vallée en contrebas. Le jus de citron glacé à la menthe est divin et accompagne à merveille notre repas se composant d'un melon juteux et ... de la vache qui rit.
Coté ruines, il n'y a pas grand chose à voir. Quelques colonnes tiennent debout et nous abrégeons la visite car il fait une chaleur pesante.

Nous remontons du niveau du Jourdain (environ -300 mètres sous le niveau de la mer) jusqu'au plateau au niveau d'Amman (environ 800 mètres d'altitude). C'est étrange de se dire que toute la vallée est située en dessous du niveau de la mer...
La voiture tient le coup et nous arrivons fourbus à Amman et au Palace Hôtel, où nous commencons déjà à faire partie des meubles.
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