Claire et Rémy autour du monde

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17 mars 2006

Vietnam - delta du Mékong et Saigon

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Le 17 mars : Phnom Penh - Châu Dôc (Vietnam)

Comme d'habitude nous sommes prêts pour le pick-up dès 6h15 et nous attendons, attendons ... Vers 7h15, un homme vient nous chercher à pieds pour nous emmener au bout de la rue où nous attend un mini-bus. Il part vers 7h30, nous changeons pour un bus plus grand, et nous quittons la ville vers 8h30!
La première partie, en bus, est une route défoncée; ça bouge tellement qu'une dame devant nous n'arrête pas de remplir des sacs plastiques ... elle doit vivre un vrai calvaire.
Nous avons choisi de passer la frontière vietnamienne en bateau, en suivant le Mékong et ses multiples bras, et nous arrivons à l'embarcadère vers 10h.

Notre bateau est une coque métallique en forme de suppositoire ou de torpille, on espère juste que ça flotte ce machin!

En tous cas, c'est effectivement le trajet en mode "local" car les bateaux "touristes" que l'on voit passer sont plus confortables. Nous faisons le trajet assis sur le toit, naviguant au milieu des pêcheurs et des champs.

C'est bien agréable et nous débarquons juste pour les formalités de douane.

Nous changeons aussi de bateau pour une barque en bois, fine, et continuons notre navigation.

La vie s'organise autour du fleuve et de nombreux Vietnamiens vivent sur l'eau dans des bateaux aménagés. Tout se fait par le fleuve, transport, pêche ... et nous voyons les fameux chapeaux côniques typiques du Vietnam.

Nous arrivons à Chau Doc vers 16h et continuons par des canaux étroits pour rejoindre l'hôtel proposé par la sympathique guide du bateau, au pied de la seule colline du coin et un peu à l'écart de la ville.

Le confort est rudimentaire mais c'est juste pour une nuit.

Vers 17h, nous commençons à gravir la colline pour aller voir le coucher de soleil. Ça grimpe dur et il fait chaud mais ça nous fait du bien de faire un peu d'exercice. Arrivés en haut, le soleil disparait vite mais c'est un joli point de vue et il y a de nombreuses personnes qui viennent en pélerinage, suivant une légende locale.

Nous redescendons à la tombée de la nuit, mangeons à l'hôtel et partons au lit bien fatigués...
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Le 18 mars : Châu Dôc - Cân Tho

Le traditionnel pick-up est à 8h, pour rejoindre la gare routière et enchaîner dans un mini-bus les 4h de trajet pour Cân Tho (t'es le plus beau ;-)).

Mini-bus égale mini-place pour les jambes et nous devons être vigilants pour avoir les places les plus adaptées à notre profil. Les gabarits vietnamiens sont sensiblement plus petits que ceux des Européens et cela se ressent dans tous les transports en commun.

Arrivés à Cân Tho, nous sommes harcelés par les chauffeurs de mobylette et nous nous réfugions dans une école pour leur échapper et demander à des jeunes où nous sommes. Le problème c'est que personne ne parle anglais et nous ne sommes pas plus avancés. Nous marchons à l'aveuglette dans la rue jusqu'à ce qu'un homme parlant anglais traduise pour deux motos notre destination.

Claire part la première et nous nous perdons de vue, chacun avec nos gros sacs sur la moto et heureusement nous arrivons au même endroit. Le temps de prendre une chambre, manger un peu, et nous partons à la découverte de la ville, la principale dans le delta du Mékong.

Il fait très chaud et la ville est endormie, sauf une vendeuse d'excursions en bateaux acharnée qui nous file comme une détective privée. Nous réservons une moto pour le lendemain et allons sur internet où les jeunes regardent tous des sites pornos ... si l'oncle Ho voyait ça!

Repas à l'hôtel avant d'aller au lit avec l'intention de nous lever tôt le lendemain pour profiter des marchés flottants à la fraîche.
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Le 19 mars : Cân Tho

Première étape : apprivoiser la moto (110cc), les vitesses, les freins, et nous voilà lancés sur les routes. Dans la ville le trafic est "relativement" calme car nous sommes dimanche, et nous suivons les flots pour les changements de direction. Claire serre les fesses, pas très rassurée à l'arrière.

La technique est de s'engager quoi qu'il arrive et de gérer ensuite. Si on attend à un carrefour, on peut attendre des heures, alors il faut rouler, lentement, laisser le flot de motos nous contourner jusqu'à être dans la bonne voie.
Nous passons devant le marché flottant de Cai Rang, avant de continuer le long de la rivière vers celui de Phong Dien, un peu plus loin mais moins touristique.

Là bas, nous louons un bateau à rames pour une heure et nous flânons au milieu du marché entre les bateaux. On y trouve de tout, un boucher,

des fruits et légumes, des boissons...

Les barques s'entrechoquent et finalement tout le monde arrive à se faufiler. C'est vraiment un spectacle étonnant que de se trouver au milieu de tout cela.


Lorsque nous revenons à terre, nous voyons arriver tous les bateaux à moteurs remplis de touristes, et nous sommes finalement heureux d'être indépendants avec notre moto.

Nous allons ensuite dans un complexe touristique (bungalows, piscine, zoo...) à la Club Med mais en version vietnamienne un peu vieillotte. Nous y mangeons une fondue vietnamienne, c'est un mélange de légumes et de morceaux de poisson (dont la tête) qui chauffent dans un bouillon au milieu de la table. C'est local (ça ne figure pas sur la carte en anglais) et pas excellent mais nous aurons essayé.


L'après-midi, nous lézardons dans des hamacs avant de rentrer à Cân Tho car des nuages arrivent et nous ne voulons pas rouler sous la pluie.

Nous rentrons sains et saufs, ravis de notre première expérience en moto au Vietnam. Le soir, nous croisons deux Anglais dont une professeur de français qui nous conseillent la bière Hoi dans le nord du Vietnam. On s'en souviendra, mais nous apprendrons plus tard que cela veut dire pression en vietnamien, et que ce n'est pas une marque de bière!
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Le 20 mars : Cân Tho - Saigon (Ho Chi Minh Ville)

Rebelote pour un pick-up matinal et départ pour Ho Chi Minh Ville que tout le monde appelle encore Saigon, son ancien nom. Nous prenons un bac pour traverser le bras principal du Mékong et sommes perdus au milieu de la foule et des motos alors que notre mini-bus avec nos gros sacs prend un autre bateau.

Finalement nous le retrouvons de l'autre côté et roulons toute la matinée à travers des paysages verts, franchissants de nombreuses rivières, longeant des villages avec des milliers d'écoliers et d'écolières en vélo. C'est impressionant! Les filles ont une tenue traditionnelle vietnamienne avec des pantalons en soie recouverts par une longue tunique très échancrée.


Arrivés à la gare routière, nous prenons un taxi pour le "quartier routard" où sont situés la majorité des hôtels et restaurants à touristes. Nous tournons un peu avec nos gros sacs sur le dos avant d'être alpagués par une fille qui nous emmène dans son hôtel. C'est tout neuf, confortable, avec télé cablée et TV5Monde.

Nous nous posons un peu au frais avant d'aller nous faire masser une heure dans un institut pour aveugles. C'est tonique (à base de claques et de coups de poings) et pas spécialement délassant mais c'est pour la bonne cause.

Nous flânons un peu en sortant et nous renseignons pour les billets de bus "open ticket" en direction de Hanoi. Il s'agit de tickets qui permettent de s'arrêter dans différentes villes et de reprendre le bus quand nous le voulons pour l'étape suivante. C'est vraiment commode et peu cher!

Nous mangeons en terrasse avec de bons milk-shakes en contemplant le flot impressionnant de motos sur la grande rue. Saigon est une grande ville, grouillante et active, mais pas désagréable du tout.

Nous réservons une excursion vers les tunnels de Cuchi pour le lendemain.
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Le 21 mars : Saigon

Oups, nous avons une petite panne de réveil : pas de visite des tunnels de Cuchi aujourd'hui. Ce n'est pas si grave car finalement, une bonne grasse mat', il n'y a que ça de vrai!
Nous partons découvrir la ville à pieds et nous enhardissons de plus en plus pour traverser les rues et leur flot ininterrompu de motos. Nous arrivons au musée des vestiges de la guerre, un musée de propagande pro-vietnamienne qui montre cependant quelques atrocités avec les effets de l'agent orange répandu allègrement sur tout le pays et surtout quelques photos saisissantes prises au front.

On y trouve même une guillotine qui a servi au XXème siècle pour les condamnés à mort pendant la période de domination française.


Nous continuons ensuite à flâner dans les rues jusqu'à la cathédrale en briques rouges de Toulouse,

avant rentrer dans la poste centrale, sur la place de la commune de Paris. C'est un joli bâtiment colonial avec une charpente métallique de Gustave Eiffel, et un grand tableau de l'oncle Ho qui contemple les allées et venues.

La nuit tombée, nous mangeons sur un trottoir dans une gargotte de rue. L'ambiance est bonne, les plats "aux poils" (dans tous les sens du terme), les gens sympathiques.

De retour à l'hôtel, nous croisons de nouveau les Anglais de Cân Tho qui nous donnent leur adresse à Chang Mai en Thaïlande où ils habitent. Ils sont amateurs de rugby et de vélo et cela pourrait être marrant de les recroiser pour boire une bière.
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Le 22 mars : Saigon

Cette fois-ci nous partons enfin visiter les tunnels de Cuchi. Il s'agit d'une portion aménagée pour les touristes des tunnels construits par les Vietcongs dans leur guérilla contre les Américains.

Des centaines de kilomètres de galeries alambiquées, sur trois niveaux, permettaient aux Viets de vivre sous terre avec des salles "hôpitaux" (très rudimentaires, où l'on baillonnait les patients pour éviter que l'ennemi les entendent lorsqu'ils étaient opérés), les salles cuisines (avec un système pour retenir les fumées qui étaient relachées pendant la nuit), des sorties secrètes sous l'eau des rivières et d'ingénieux systèmes d'aérations camouflés dans des souches d'arbres.

Nous rampons même dans l'un d'eux sur quelques mètres, ce qui permet de se rendre compte des conditions de vie extrêmes (sachant qu'en plus ils ont été agrandis pour les touristes...!). C'est tellement étroit que seuls les gabarits viets, légers, peuvent se faufiler dedans.

Nous voyons aussi de nombreux pièges, trappes, qui pourrissaient le moral des GI's vu que leur ennemi était toujours invisible. Le site est un peu touristique mais très instructif et intéressant.


De retour à Saigon, nous nous reposons car il fait une chaleur étouffante et nous croisons un Français, Jérome, et son pote allemand qui a l'air un peu allumé mais avec qui nous passons une bonne soirée.
Nous rentrons à l'hôtel ne sachant toujours pas si nous avons nos billets de bus pour le lendemain, ça avait l'air compliqué... Finalement nous les avons, ouf!
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