Claire et Rémy autour du monde

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13 décembre 2005

Argentine - Salta 2 (trajet vers le sud)

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Le 13 décembre : Yavi - Purmamarca

Le réveil est divin, le soleil vient inonder la chambre par les fenêtres, c'est le pied! Nous allons visiter l'église, qui paraît bien riche par rapport au village, avec trois beaux rétables dorés et des vitraux en pierre translucide.

Nous partons ensuite à la recherche de peintures rupestres sur les rochers près de la rivière. Après des investigations poussées, nous apercevons des traces noires ressemblant à un lama et quelques symboles rouges dont certains ne semblent pas si rupestres que ça...!
Nous repartons ensuite et nous nous arrêtons comme la veille à La Quiaca pour acheter de quoi pique-niquer.
Nous prenons ensuite la route direction Abra Pampa et nous bifurquons vers Cochinoca sur les conseils de la veille du Belge shooté...

La piste est mauvaise mais pas à cause de trous ou de gros cailloux, c'est de la tôle ondulée sur toute la largeur de la piste!
La pauvre voiture tremble frénétiquement et les suspensions souffrent, nos dos aussi.
Après presque une heure de route pour 22 km, nous arrivons à Cochinoca.

Le village est complètement mort et il n'y a strictement rien à voir! Ce n'est pas si grave car c'est marrant d'être venus jusqu'ici, où sûrement jamais aucun touriste ne met ni ne mettra les pieds. Le pique-nique avec vue sur l'altiplano est agréable et après consultation d'un feuillet touristique, c'était Casabildo et pas Cochinoca qui était à voir (merci le Belge...)!

Il y a seulement trois familles dans ce village et un veillard nous demande si nous ne pouvons pas emmener une dame et deux enfants à Abra Pampa car aucun bus collectivo ne passe ici et les villageois sont dépendants des 4x4 qui veulent bien emprunter cette route.

Nous repartons donc à 6 dans la voiture, ce qui n'arrange rien pour les suspentions... Nous avons fait notre B.A. de la journée, surtout quand cette pauvre dame nous sourit avec les trois dents qui lui restent lorsque nous lui confirmons qu'elle ne nous doit rien pour le trajet.
La suite de la route est bonne et goudronnée, jusqu'à ce que la voiture tremble étrangement... Un pneu crevé! Et le cric qui rend l'âme!! Heureusement, un bel Argentin arrété au vol nous sauve en nous prêtant son cric.
Dire que nous avions pensé quelques minutes avant prendre la route 40, soit plus de 100 km de piste avec très peu de passage.


Au garage d'Humahuaca, où nous espérions faire réparer notre pneu, on nous apprend qu'il est tellement défoncé qu'il est irréparable. Nous voilà bons pour en racheter un neuf. Le temps qu'ils le préparent, nous en profitons pour visiter cette charmante petite ville avec des maisons de style colonial, un monument surdimensionné et cuivré à la mémoire des héros de la révolution et des gamins qui ne nous lâchent pas d'une semelle pour nous servir de guide.


Nous récupérons le pneu puis filons jusqu'à Purmamarca où nous nous arrêtons pour la nuit.
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Le 14 décembre : Purmamarca - Salta

Le départ est matinal car la journée va être longue. Nous prenons la route qui monte en direction du Chili et du Paso de Jama. Il s'agit d'un col et la route s'élève au rythme des épingles à cheveux jusqu'à dominer magnifiquement toute la vallée.

En haut de la Cuesta de Lipan, nous sommes à 4200m d'altitude, cela fait une belle ascension. On voit même un cycliste seul sur un tandem, il a vraiment du courage car ça grimpe fort! Nous basculons ensuite sur l'altiplano où les paysages s'étirent à perte de vue.

En Argentine aussi il y a des déserts de sel, les salinas grande, plus petits que le salar d'Uyuni mais cela reste tout de même impressionant de voir ces étendues blanches immaculées.

Nous nous approchons d'une petite exploitation où des hommes creusent des piscines pour extraire le sel pur en sous-couche. Ils sont tous encagoulés car le soleil tape fort et en plus avec la réverbération...

Nous prenons la piste sur une centaine de km sur la route 40 (cette route traverse l'Argentine du nord au sud le long des Andes). Elle est plus roulante que la piste de la veille, et nous arrivons vers 15h à San Antonio de los Cobres. C'est un village perdu au milieu de nulle part, ancienne capitale des provinces du nord (il y a 100 ans) et il n'en reste rien de glorieux, que de la poussière. Le temps de manger une milanesa de carne et l'on reprend la route vers Salta.

La route suit le trajet d'un train touristiquement connu, le train de las nubes (train des nuages) car la ligne part de Salta à environ 1200m d'altitude et monte à 4000m avant de redescendre vers San Antonio à 3700m d'altitude. La vallée, la Quebrada del Toro, offre donc pleins de varietés de paysages en fonction de l'altitude.

Nous faisons une petite pause à Santa Rosa de Tastil pour voir des ruines pré-incas. Il ne reste rien à plus de 50cm du sol mais c'est immense et nous nous balladons au milieu des allées en essayant d'imaginer la ville d'antan.

Nous nous attendons ensuite à des paysages verts et à nous croire en Ecosse d'après les dires d'AnneSo... Il est vrai que plus nous descendons, plus la végétation grandit et le vert apparait. Mais la saison est sêche et la végétation moins luxuriante que prévue. La route n'est même pas construite ici et encore en projet car les crues de la rivière sont terribles et risqueraient de l'endommager. Il ne s'agit donc que d'une piste à flanc de montagne à peine carrosable et toute défoncée.


Nous arrivons à Salta après une grosse journée de voiture et sous une grosse chaleur, avant de retourner au restaurant de la parilla du premier soir, mais pour une salade cette fois ci, ça passe mieux.
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Le 15 décembre : Salta - Molinos

Nous voilà repartis de Salta pour l'étape suivante du séjour, le circuit sud. Le début de la route est goudronné jusqu'à l'entrée dans la quebrada del Escoipe, verte avec des passages étroits et des ponts-passerelles métalliques pour les voitures.

Nous prenons ensuite la cuesta del Obispo avec comme autostoppeur un jeune fabriquant de colliers en cuivre et or (c'est le troisième auto-stoppeur en trois jours, on fait pleins de BA...). C'est encore un joli col avec une montée variée et la végétation qui disparait peu à peu jusqu'à un paysage désertique à 3400m d'altitude, à l'entrée du parc national de los Cardones.

La vallée derrière le col est comme une gigantesque vasque à peine inclinée, aride, parsemée de cactus, et avec une ligne droite de 23 km qui la divise le long d'un ancien chemin inca, nommée la recta Tin Tin.

Nous déposons notre autostoppeur devant trois maisons de terre sur le bord de la route, paumées au milieu de nulle part. Comment peut on vivre ici!?!


Nous arrivons ensuite à Cachi, un charmant village tout blanc et tout mignon avec des enseignes en bois de cactus et en fer forgé. C'est un véritable havre de paix et la couleur des murs fait un peu penser aux westerns.

La petite limonada (citron pressé) à l'ombre d'un arbre est divine.


La piste vers le sud n'est pas très bonne et nous longeons le rio Calchaqui avec de belles montagnes rouges de l'autre côté de la vallée (maintenant, on se croirait en Afrique!).


Nous arrivons à la tombée de la nuit à Molinos.

Le village est également mignon et l'église charmante avec le coucher de soleil qui l'éclaire.
Nous dormons chez l'habitant, mangeons notre milanesa chez “les trois chinois” avant une petite session d'internet et au lit! La pleine lune est belle et la soirée agréable.
C'est fou de voir tous ces gamins devant internet, même à Molinos! Ca a dû leur changer la vie et être une grande ouverture sur le monde.
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Le 16 décembre : Molinos - Cafayate

Nous repartons sous le soleil andin sur la piste de la route 40. Les montagnes rouges forment des reliefs amusants et nous passons dans la Quebrada de las Flechas où les pierres ressemblent à des pointes en direction du ciel.

Il y a toujours cette couleur rouge omniprésente, puis en arrivant dans la vallée de Cafayate, on aperçoit des vignes vertes qui contrastent avec le rouge des montagnes. Il y a de nombreuses bodegas dans de splendides bâtiments coloniaux.

Nous allons visiter les caves de la bodega Etchart (nous n'avons jamais été déçus par leur vin au restaurant...). En fait, ce n'est pas l'époque la plus intéressante pour une visite puisque le vin est déjà en fûts, alors ce sera une dégustation au milieu d'un groupe d'Allemands, quelques photos rigolotes, puis le passage à la boutique pour l'achat des bouteilles.

Nous apprenons par la même occasion que Etchart a été racheté par Pernod Ricard pendant la crise ... donc on donne de l'argent à Ricard même à l'autre bout du monde!


Nous rentrons ensuite au village où l'on trouve à se loger dans un hôtel confortable pour une bouchée de pain car il n'y a pas encore beaucoup de touristes. Salles de bains privées, ventilos, serviettes ... c'est bien agréable après toutes ces hospedajes.
Nous mangeons ensuite dans un restaurant en terrasse, du vacio (steack épais) et du matambre (tout fin mais très parfumé), avec du bon vin ... c'est du bonheur!

Tous les ingrédients sont réunis pour une bonne soirée, avec même la fanfare locale qui joue sur la place centrale du village et tout le monde qui est dehors pour prendre le frais.
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Le 17 décembre : Cafayate - Salta

Nous voici repartis sur les routes pour la dernière ligne droite de la ballade, à travers la Quebrada de las Conchas. Les montagnes y forment toutes sortes d'images, avec des lignes courbes, des débordements, des creux.

Il suffit de laisser aller son imagination...!

Nous passons devant le chateau, le crapaud, les fenêtres, puis l'amphithêatre où chantent des Argentins (accoustique parfaite) et la gorge du diable où tout est en biais, on en perd son horizontalité!

Le tout sur un fond rougeâtre, la nature crée vraiment des choses étonnantes.


Nous remontons ensuite vers Salta, avec une petite pose repas à Vina, avant de tremper les pieds dans un grand lac (le dique Cabra Corral); juste les pieds car il y a un petit vent frais et nous sommes un peu fatigués.


A Salta, le soir, nous nous faisons une soirée salade-empanadas-vin rouge-liqueur avec Johann, joueur de foot professionnel à Yzeure, parti en voyage après une suspension due au canabis...


Nous avons fait pas mal de km en huit jours mais ça en valait vraiment la peine. Nous avons vu des paysages magnifiques et une région pas encore dévorée par l'industrie touristique et tous ses effets néfastes. Les gens sont encore simples et pour la plupart pas intéressés.

En plus, avec une Argentine aux baguettes, cela simplifie pas mal les choses et nous ne sommes pas catalogués “touristes” aux premiers mots prononcés!
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Le 18 décembre : Salta

C'est une journée de transition avec plusieurs étapes. La première, rendre la voiture au plus tôt pour ne pas compter cette journée en supplément. Nous sommes dimanche et le bureau Europcar est fermé, nous allons essayer de la rendre à l'aéroport ... pas un chat! Finalement, en appelant, nous trouvons quelqu'un qui se déplace pour la récupérer au centre-ville et il nyy a pas de problème malgré les quelques fissures.
AnneSo part voir sa cousine fraîchement installée à Salta. Après avoir acheté les places de bus pour Corrientes, nous partons nous ballader en pleine chaleur, vers le marché artisanal. C'est une ancienne maison coloniale reconvertie en marché, avec beaucoup de cachet. Nous prenons ensuite le téléphérique pour monter au Cerro San Bernardo d'où l'on domine la ville.

Il fait tellement chaud que l'on ne s'attarde pas et nous rentrons à l'hôtel pour préparer nos sacs et dire au revoir à AnneSo qui prend l'avion pour Buenos Aires, et puis partir au terminal de bus.

Il n'y avait plus de place pour un Salta–Iguazu direct, alors nous allons à Corrientes où nous prendrons une correspondance. Le bus, même semi-cama, n'est pas très confortable car il sent la pisse et on prend des pistes! En plus, il n'y a pas de film diffusé et nous loupons la finale de la Copa Libertadores (coupe continentale des clubs de foot) entre Boca Junior (Buenos Aires) et les Pumas de Mexico. Nous savons quand même qui a gagné quand vers minuit des jeunes montent dans le bus, tout guillerets... Dans tous les villages traversés, les gens s'étaient réunis dans la rue pour regarder le match en groupe. C'est vraiment une religion le foot ici!